Skip to main content

Les coûts cachés des parasites chez les bovins

Ivomec banner

Tim Nickel, médecin vétérinaire des services techniques – Bovins, Boehringer Ingelheim Santé Animale Canada Inc.

Résumé de l’article:

  • L’impact des parasites externes est facile à voir. Cependant, d’autres types de parasites s’attaquent aux bovins.
  • Les vers gastro-intestinaux représentent un problème caché, facile à oublier.
  • Les vers gastro-intestinaux sont présents dans pratiquement tous les élevages.
  • Ils peuvent empêcher les animaux de réaliser tout leur potentiel et entraîner une baisse de la rentabilité.
  • Comprendre le caractère saisonnier des infestations parasitaires est un facteur clé dans l’élaboration de stratégies de lutte antiparasitaire, particulièrement en ce qui concerne le calendrier des interventions, car cela peut jouer un rôle majeur dans la réussite ou l’échec de telles stratégies.

 

Chez les bovins, il est parfois plus facile d’évaluer l’impact des parasites externes, comme les mouches ou les poux, car ils sont visibles ou produisent des signes facilement observables, tels que le grattage et la chute de poils. Ces parasites peuvent avoir des effets évidents sur la santé et le bien-être de l’animal, surtout lorsque leur nombre dépasse un certain seuil. En plus des signes extérieurs évidents, ils peuvent entraîner des changements de comportement chez les animaux, dont une diminution de la consommation de nourriture, en raison de l’irritation constante qu’ils causent. La présence de ces parasites est souvent saisonnière, les poux étant plus actifs en hiver et le nombre de mouches atteignant son maximum au milieu ou à la fin de l’été. Ces renseignements sont importants, car ils déterminent quand mettre en œuvre les stratégies de lutte.

En ce qui concerne les parasites internes, il est plus difficile de les détecter et d’évaluer leur impact. En effet, les vers gastro-intestinaux (nématodes) qui résident dans les pâturages sous forme larvaire sont ingérés par l’animal pendant la saison de pâturage. Comme c’est le cas des mouches et des poux, la présence de ces parasites est saisonnière. La quantité de vers présents augmente, à la fois dans le pâturage et dans l’animal, au fur et à mesure que la saison de pâturage avance. Le nombre de vers atteint son pic à la fin de l’été ou au début de l’automne.

Les nématodes représentent une menace cachée puisqu’ils ne sont pas faciles à voir. C’est pourquoi des tests spécialisés sont généralement nécessaires afin de confirmer leur présence chez les animaux. En outre, la charge de vers généralement observée chez les bovins canadiens se traduit rarement par des signes cliniques évidents. Cependant, les effets subcliniques, tels que la diminution de la consommation de nourriture et de l’efficacité alimentaire, sont fréquents.

Par conséquent, les jeunes animaux en croissance prennent moins de poids, tandis que l’état corporel des animaux plus âgés peut se détériorer. Les nématodes peuvent aussi affaiblir le système immunitaire de l’hôte, ce qui peut rendre l’animal plus vulnérable aux infections et diminuer sa réponse à la vaccination. De plus, la fertilité des animaux reproducteurs infestés de vers peut être réduite, ce qui nuit à l’efficacité de la reproduction du troupeau. Tous ces effets peuvent entraîner des pertes économiques importantes dans un élevage.

Selon une étude récente1 sur la présence et l’abondance des vers gastro-intestinaux dans les exploitations vache-veau de l’Ouest du Canada, ces parasites sont très répandus. En effet, la présence de vers a été détectée dans les échantillons de tous les troupeaux ainsi que chez un pourcentage élevé d’individus. Le nombre de parasites était inférieur à celui relevé dans certaines régions du monde. Cependant, à la lumière de ces données, il est raisonnable de supposer qu’un troupeau canadien a des vers plutôt que de s’imaginer qu’il n’en a pas. Les animaux n’ayant pas accès à un pâturage ni à l’herbe font partie des rares exceptions, car ce n’est qu’en broutant qu’ils peuvent ingérer les vers. Cela peut s’appliquer à bon nombre de nos fermes laitières, mais rarement à nos bovins de boucherie.

Voilà beaucoup de matière à réflexion. Le mieux est de faire appel à votre médecin vétérinaire pour élaborer et mettre en œuvre un programme de lutte antiparasitaire pour votre troupeau.

 

1. De Seram EL, Redman EM, Wills FK, de Queiroz C, Campbell JR, Waldner CL, Parker SE, Avramenko RW, Gilleard JS, Uehlinger FD. Regional heterogeneity and unexpectedly high abundance of Cooperia punctata in beef cattle at a northern latitude revealed by ITS-2 rDNA nemabiome metabarcoding. Parasites & Vectors. 2022 Dec;15(1):1-1.